- -ite
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-iteSuffixe, du gr. -itis, servant à former des noms de minéraux (ex. calcite, magnésite).————————-iteSuffixe, du gr. -itis, servant à former les noms d'affections inflammatoires (ex. bronchite, gingivite, entérite).————————-iteSuffixe, du lat. -itus, servant à former des mots désignant les adeptes d'une religion (ex. sunnite) ou les membres d'un ordre religieux (ex. jésuite).————————-iteSuffixe, du lat. -itus, servant, en chimie, à désigner les sels des acides en -eux (ceux qui contiennent le moins d'oxygène; ex. sulfite: sel de l'acide sulfureux).⇒-TÉ, -ETÉ, -ITÉ, suff.Suff. formateur de très nombreux subst. fém. de l'inanimé, indiquant une qualité dér. d'une base adj.A. — Forme -té. V. amirauté, beauté.B. — Forme -(e)té. V. ancienneté, citoyenneté, débonnaireté, dureté, entièreté (rem. s.v. entier), étrangeté, gracieuseté, grossièreté, joyeuseté, lâcheté, légèreté, mocheté (dér. 2 s.v. moche), netteté, oisiveté, opiniâtreté, propreté, saleté.C. — Forme -ité. V. admissibilité, authenticité, brutalité, clandestinité, créativité, criminalité, disponibilité, frivolité, fugacité (dér. s.v. fugace), génialité, impénétrabilité, intrépidité, laïcité, localité, mensualité, notabilité, originalité, sportivité (dér. 2 s.v. sportif), superficialité (dér. s.v. superficiel), susceptibilité et aussi:lavabilité. Fait d'être lavable. Très jeune, Robe écossais mode, beau lainage, certificat de lavabilité « Lux » (Le Figaro, 8 oct. 1952, p. 9).— Spécialement♦ SC. ET TECHN. V. absorptivité, altérabilité, atomicité, capillarité, connexité, contractilité (dér. s.v. contractile), dilatabilité (dér. s.v. dilatable), ductilité, extensibilité (dér. s.v. extensible), fluidité, friabilité (dér. s.v. friable), luminosité, matité, plasticité, porosité, sphéricité (dér. s.v. sphérique), tonicité.♦ Autres domaines. V. adiposité (anat.), convention(n)alité (rem. s.v. conventionnel1) (dr.), domanialité (rem. s.v. domanial) (dr.), irrévoca-bilité (dr.), primarité (psychol.), riveraineté (dér. s.v. riverain) (dr.), secondarité (dér. 2 s.v. secondaire) (psychol.), transitivité (dér. s.v. transitif) (ling.).Rem. Le suff. ne s'applique qu'except. à une base nom. V. bouddhéité.Morphol. Les principales modifications de la base sont entraînées par: 1. une dér. sav. à partir du modèle lat. de l'adj., comme -aire (< -arius): capillarité; -able (< -abilis): altérabilité; -ible (< -ibilis): admissibilité; -el (< -alis): mensualité; -eux (< -osus): adiposité ; -if (< -ivus): créativité ; -ique (< -icus):laïcité; 2. le modèle instantané-ité, spontané-ité: contemporanéité, diaphanéité, étanchéité. Dans certains dér., la base n'est analysable qu'en recourant à la diachr., en raison de l'évolution phonét. de la lang.; ainsi amirauté < amiral.Prononc. et Orth.:[-te], [-
], [-ite], le 1er dans beauté, étrangeté, le 2e dans opiniâtreté. Hist. et Vitalité. Le suff. est tiré du suff. lat. -tas (honestas > honnêteté, majestas > majesté, paupertas > pauvreté, pubertas > puberté), parfois élargi en -etas (ebrietas > ébriété, proprietas > propriété) ou en -itas (adversitas > adversité, civilitas > civilité, dignitas > dignité, suavitas > suavité). De nombreux mots fr. proviennent de mots lat. ainsi formés (v. aussi affabilité, animosité, aridité, calamité, civilité, humilité, etc.). Très productif en fr. dès l'époque médiév. (XIIe s.: ancienneté, débonnaireté, mauvaiseté; XIIIe s.: joyeuseté, masculinité, netteté, notabilité, oisiveté, etc.), le suff. a servi à former des dér. à toutes les époques, les formations les plus récentes étant, au XXe s., primarité et secondarité (1945), créativité (1946), thermicité (1953), bouddhéité (1957). Dès le Moy. Âge, certains mots en -(e)té ont été concurrencés par d'autres dér., ainsi aveugleté/aveuglement, bizarreté/bizarrerie, couardeté/couardise, noireté/noirceur. À partir du XVIe s., la forme -ité, seule disponible auj., commence à l'emporter sur celle en -(e)té, qui ne sera plus guère productive; à noter cependant: opiniâtreté (1528), propreté (1538), grossièreté (1640-42), citoyenneté (1783), mitoyenneté (1804), quotidienneté (1834). Un certain nombre de réfections sont par ailleurs opérées, la forme -ité (souvent dans le développement -bilité) remplaçant une forme plus anc.; ainsi serviableté/serviabilité (1530). Le suff. -ité a moins élargi ses aires d'empl. au XIXe et XXe s. que le suff. -isme (voir DUB. Dér. 1962, p. 38). Dans certains cas et notamment dans le vocab. didact. et philos., la coexistence de mots en -isme et en -ité entraîne des différenciations secondaires. V. apriorisme/apriorité (dér. s.v. à priori), bouddhisme/bouddhéité, globalisme/globalité, historicisme/historicité, masculinisme (dér. 1 s.v. masculin)/masculinité (dér. 2 s.v. masculin), modernisme/modernité, mutualisme/mutualité, mysticisme/mysticité. Bbg. BECHEREL (D.). Différenciation morpho-sém. des suff. nominalisateurs de l'adj. Cah. Lexicol. 1981, t. 38, p. 48, 52, 56; La Dér. des noms abstraits en fr. Thèse, Paris, 1974, pp. 250-254. — BRUNET (E.). Le Vocab. fr. de 1789 à nos jours... Genève; Paris, 1981, pp. 434-439, 523-529. — DARM. 1877, p. 114, 204-205. — DUB. Dér. 1962, p. 2, 14, 34, 38-39, 95, 96, 110. — GALL. 1955, p. 366. — GOOSSE 1975, p. 3. — PLATE (H.). Die Suffixe -ura, orem, -tudo und -tas im Französischen... Danzig, 1928, 83 p.
1. -ite❖1 Suffixe savant d'origine grecque (-itis, féminin de -itês, → 2. -ite), repris par le latin médical et servant à désigner les maladies de nature inflammatoire (actinite, angéite, angiocardite, angiocholite, angioleucite, annexite, apophysite, bronchite, cystite, hépatite, méningite, prostatite…). ⇒ aussi Arthrite.0.1 Ce sont des noms hybrides, mi-grecs mi-latins, avec des désinences en ite indiquant l'état inflammatoire (…)France, le Crime de S. Bonnard, II, Œuvres, t. II, p. 465.♦ Ce suffixe médical (grec -itis) est parfois employé pour désigner des habitudes, des manies, que l'on compare plaisamment à des maladies. || Ex. : adjectivite (R. Le Bidois), n. f., « manie d'employer les adjectifs »; réunionite, « manie d'organiser (ou de participer à) des réunions ».1 De sept à douze ans la manie collectionneuse qui va des billes aux timbres-poste se justifie par un besoin de classement du monde extérieur qui aide l'enfant à fixer ses idées. On a remarqué que les petits fugueurs sont plus facilement collectionneurs que les autres, comme aussi ceux qui souffrent d'un conflit familial. La « collectionnite » amortirait leur sentiment d'insécurité et leur vide affectif.Luc Benoist, Musées et Muséologie, p. 8.2 Oui, c'est d'une orgueillite qu'il (Suarès) souffrait (ce mot, que j'inventais pour lui, convenait à merveille); d'une orgueillite invétérée.Gide, Ainsi soit-il, in Souvenirs, Pl., p. 1184.2 En biologie, -ite entre dans des noms féminins d'éléments anatomiques et cytologiques de très petites dimensions. || Ex. : dendrite.3 En biochimie, Suffixe de noms de sucres ne possédant que les fonctions alcool (opposé à -ose). || Ex. : hexite. Il est employé concurremment à -itol (du même, élargi à l'aide du suff. -ol « alcool »). || Ex. : sorbitol. ⇒ Ite, itol.————————2. -ite❖♦ Suffixe d'origine grecque (-[i]tês), passé en français par le latin (-ita), qui entre dans des substantifs (désignant des personnes) et des adjectifs. Il indique l'appartenance à un groupe (ex. : carmélite, israélite, jésuite). Dans cet emploi, il figure essentiellement dans des emprunts (au grec, au lat. ecclés., à l'angl.). ⇒ -iste.♦ En minéralogie, il entre dans des noms féminins de minerais (ex. : calcite), et en paléontologie dans des noms d'animaux fossiles (ex. : nummulite).————————3. -ite❖♦ Suffixe taxinomique (introduit en 1787) qui caractérise, en chimie, les sels d'acides dont le nom est en -eux. Ex. : nitrite.
Encyclopédie Universelle. 2012.